En décembre 2012, l’International Standard Organization (ISO) a voté pour la normalisation du format JT de données 3D. La norme ISO 14306:2012 « Industrial automation systems and integration — JT format file format specification for 3D visualization » est donc entérinée, ce qui fait du JT le premier et unique format 3D à la norme ISO dans le monde du PLM. Petit rappel de ce qu’est le format JT et ce qu’entraîne sa normalisation.

Le format JT, c’est quoi ?

C’est est un format d’échange de données 3D, au même titre que les formats STEP, Parasolid ou IGES. Un fichier JT peut contenir des surfaces NURBS (face plane, cône, sphère, tore, bspline par exemple) ou des surfaces facétisées. Les premières sont l’équivalent du Parasolid et permettent d’être importées et manipulées dans un logiciel de CAO tel que Solid Edge. Les secondes sont l’équivalent du STL et permettent simplement la visualisation. Elles sont l’avantages d’être extrêmement légères.

Un fichier JT peut également enregistrer les PMI (Product Manufacturing Information), c’est-à-dire les côtes et annotation placées sur le 3D. Il peut également contenir des métadonnées tels que la désignation, nom de projet, codification etc. renseigné dans Solid Edge ou un logiciel de gestion de données. Le format JT est ainsi utilisé comme fichier de visualisation par Insight XT et Teamcenter.

Le format peut aussi enregistrer les informations de textures et de lumière, et inclus un algorithme de compression des données, ce qui permet de limiter au maximum le poids des fichiers. Pour en savoir plus sur ce format :

Enfin, le format JT permet au choix :

  • D’enregistrer en un seul fichier tout un assemblage, comme les STEP ou les Parasaolid (x_t)
  • D’enregistrer un fichier pour l’assemblage principal, et un fichier par composant.
  • De reproduire l’arborescence complète de l’assemblage, avec ses sous assemblages et composants.

L’intérêt ? Le lien avec le fichier d’origine est gardé, de sorte que si un seul composant est modifié, seul ce composant a besoin d’être exporté et réimporté, au lieu de tout l’assemblage ! Et Solid Edge le fait automatiquement en exportant l’assemblage : si les pièces JT existent déjà, il ne les réexporte pas, si des pièces JT n’existent plus, il les supprime. A la réimportation, les pièces sont replacées dans l’assemblage, sans perte de lien. Un gain de temps non négligeable lorsque l’on manipule des assemblages de plusieurs centaines de pièces et de mégaoctets !

Tous ces paramètres sont accessibles depuis la fenêtre d’options lors de l’exportation dans Solid Edge :

Format JT

Enregistrer :

  • Tous les documents : exporte tout ce qui est demandé par l’option Structure des documents JT.
  • Documents Pièce uniquement : n’exporte que les pièces, pas les assemblages. Indisponible si Document JT simple.
  • Documents assemblage uniquement : n’exportera pas de pièce, seulement les assemblages. Indisponible si Document JT simple.

Structure des documents au format JT :

  • Document JT simple : un seul fichier JT pour tout l’assemblage, comme un fichier STEP.
  • Documents assemblage et pièce JT : un fichier pour l’assemblage, un fichier par pièce. Les sous assemblages n’ont pas de fichier propre.
  • Documents assemblage, sous assemblage, pièce JT : reproduis l’arborescence de l’assemblage, sous assemblage compris.
  • Ne mettre à jour que les pièces modifiées : vérifie les fichiers JT existant dans le dossier d’export et ne réexporte que les pièces ayant été modifiées. Option indisponible si Document JT simple choisi.

Utiliser corps simplifié quand disponible : enregistre la version simplifiée de l’assemblage de 1er niveau, des sous assemblages, ou des pièces selon l’option choisie. Si la version simplifiée n’existe pas, c’est la version complète qui est enregistrée.

Inclure la géométrie exacte : si coché, l’assemblage pourra être réimporté et manipulé dans un logiciel de CAO (surfaces NURBS). Si décoché, les surfaces sont facétisées et le fichier pourra seulement être visualisé. Les fichiers sont alors bien plus légers.

Supprimer caractères interdits du nom du document JT : remplace les caractères suivants par un « underscore » (_) : \n \r \t ` ~ ! @ # $ % ^ & * ( ) – + = \” ‘ : ; , . / ? { } [ ]

Ne convertir que les pièces visibles : si des composants sont masqués, ils ne seront pas exportés.

Convertir constructions visibles : permet de ne convertir que les surfaces étant affichées.

Convertir copies inter-pièces comme constructions : permet de considérer que les copies inter-pièces sont des surfaces de constructions et seront donc exportées

Convertir propriétés des documents Solid Edge : permet d’exporter les désignations, mots clés, projet, etc.

Supprimer documents de pièce JT non utilisés : Si les fichiers au format JT d’assemblages et pièces existent déjà, Solid Edge vérifie et supprime les fichiers pièces JT n’existant plus dans l’assemblage. Permet de maintenir à jour l’ensemble des fichiers.

Enregistrer données PMI : exporte les cotes et annotations. Si cette option est cochée, c’est la géométrie exacte qui est exportée (NURBS) même si l’option correspondante est décochée.

Enregistrer le système de coordonnées : Enregistre le système pour chaque composant.

Unités : choix de l’unité d’exportation.

Modèle tôlerie : permet de choisir d’exporter le modèle plié, déplié ou les deux pour les pièces de tôlerie.

Toutes ces options sont enregistrées pour la prochaine exportation.

La normalisation, à quoi ça sert ?

Le format JT a été normalisé ISO le 17 décembre 2012. Pour plus d’information, voir l’article sur le site de Siemens PLM Software. La normalisation apporte un grand nombre d’avantages, outre ceux technologiques (voir première partie) :

  • Ses spécifications sont les mêmes pour tous, ce qui devrait éliminer les erreurs d’importation tel que des surfaces mal raccordées, des trous, etc. ; quel que soit l’origine du fichier.
  • La normalisation apporte la certification que ce format restera tel quel dans le temps, indépendamment de la volonté des éditeurs qui le développent. Fini les problèmes d’importation d’un fichier Solid Works dernière édition dans un Solid Edge v20, par exemple.
  • Les outils sont les mêmes pour tous et suivent les évolutions du format, grâce au JT Open Program (voir ci-dessous), ce qui permet son adoption rapide par tous les éditeurs de logiciel.
  • Evidemment, la normalisation entraîne une reconnaissance et une publicité mondiale ce qui accélère l’adoption du JT.

Le format JT est déjà utilisé depuis plusieurs années par un très grand nombre d’industriels de par le monde comme fichier de visualisation ou d’échange de données. Il est supporté par les CAO majeurs du marché. Entré par rachat chez UGS en 2007, le format est bien connu de Solid Edge. Maintenant développé par Siemens Industry Software qui en détient les brevets et les droits, ses spécifications sont publiques, ce qui a permis sa normalisation. Le programme JT Open (Anglais) est un groupement de sociétés, d’éditeurs de logiciels et d’institutions universitaires soutenant et encourageant l’utilisation du JT et développant tous les outils nécessaires à son implémentation dans les logiciels de visualisation ou modélisation.

Le format est accompagné d’un logiciel de visualisation gratuit permettant d’effectuer des sections, des mesures précises, d’afficher les PMI et la structure de l’assemblage (afficher/masqué composant par composant). Il est téléchargeable ici. Il existe bien sûr d’autres logiciels de visualisation gratuits ou payants, les spécifications étant connues de tous !

Digicad, Solid Edge et Siemens Industry Software encouragent donc fortement l’utilisation du JT en lieu et place des STEP, IGES, Parasolid, STL ou même PDF3D pour tous vos échanges de données et de visualisation. Les avantages techniques étaient indéniables, les réticences stratégiques sont maintenant éliminées.

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Nicolas Bernard